Nous apprenons, au détour d’une exposition organisée par la municipalité de Châtenay-Malabry, que la démolition de 8 bâtiments de la cité-jardin de la Butte Rouge est programmée.
Cette réalisation unique et exceptionnelle de 4000 logements sur un terrain de 70 hectares représente un modèle exemplaire de convergence entre la reforme sociale et l’invention architecturale.
Devant le caractère exceptionnel de la cité-jardin de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry, modèle urbain reconnu internationalement, modèle architectural et paysager, modèle social et économique, modèle aujourd’hui pertinent d’adaptation au changement climatique, il serait impensable de démolir sans concertation ne serait-ce qu’une petite parcelle de ce chef-d’œuvre habité, cohérent et unitaire.
Conçue par les architectes Joseph Bassompierre, Paul de Rutté, Paul Sirvin, André Arfvidson et le paysagiste André Riousse, pour le compte d’Henri Sellier, homme politique français majeur, sa construction s’est échelonnée en 7 tranches entre 1931 et 1965.
La valeur de la Butte Rouge est égale à celle d’autres cités jardins européennes, qui ont, du fait de leur valeur exceptionnelle, fait l’objet d’un classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO et sont aujourd’hui devenues des attractions touristiques incontestables, comme c’est le cas à Berlin.
Réhabiliter - et déjà seulement gérer et entretenir - avec dignité et hauteur de vue ce patrimoine de qualité que le monde entier connaît et qui inspire les urbanistes d’aujourd’hui et sera déterminant pour ceux de demain est une entreprise nécessaire.
Cet ensemble apporte des joies quotidiennes à ses 10 000 habitants qui devraient pouvoir y demeurer, dans une réhabilitation rigoureuse mais économe, et pourrait devenir le moteur d’autres opérations similaires, prolongeant celles réalisées à Stains ou au Pré Saint-Gervais.
Nous demandons que soient considérées toutes les options légales de protection de cet ensemble unique et refusons toute démolition non motivée et non inscrite dans un projet urbain, architectural et paysager d’ensemble. La cité a traversé le XXe siècle sans encombre, et nous souhaitons ardemment qu’elle puisse vivre encore pour les générations futures.
Les premiers signataires :
Read the english version