À Cherré, comment effacer le petit patrimoine funéraire par une restauration ratée

La chapelle avant restauration dans l’allée centrale du cimetière de Cherré. Google Map 2018

À Cherré en Anjou, la construction de la route stratégique n°24 en 1834 avait provoqué la suppression de la petite nécropole qui se trouvait au pied de l’église et amputé le grand cimetière de la ville.

Dans l’allée centrale de ce cimetière se trouve une chapelle où sont inhumés quatre curés et un clerc de la paroisse :
 François Pineau, décédé 27 janvier 1818 ;
 Joseph Guiter, clerc décédé le 14 novembre 1829 ;
 Joseph Gaultier, décédé le 2 juin 1839 ;
 Jean Mercerolle, décédé le 3 avril 1895 ;
 Joseph Humeau, décédé le11 mai 1917.

Ce mausolée possédait deux portes rouges avec d’intéressants panneaux en fonte dont l’origine, toutefois incertaine, semble correspondre au modèle numéro 118 des fonderies de Salin (Meuse).

Planche de modèles de panneaux en fonte de la fonderie Salin (Meuse)
Porte d’origine de la chapelle avec ses grilles en fonte ouvragée

La chapelle était en mauvais état et nécessitait une rénovation complète. Après de nombreuses interventions auprès de la municipalité, des travaux ont été entrepris en 2020 mais ceux-ci ont été réalisés notamment sans tenir compte des recommandations de conservation des deux grilles en fonte.

La porte a été remplacée par un modèle standard de couleur blanche aux moulures appauvries, avec un vitrage en verre martelé et des grilles métalliques d’un style néo 1900. Les moulures en pierre de taille du chambranle ont été arrasées et le mur privé de son enduit pour être doté de pierres apparentes inappropriées dans ce contexte...

La chapelle après rénovation

Que sont devenus les panneaux d’origine en fonte ? Pourquoi ne pas avoir simplement restauré cette porte ? Les solutions que nous préconisons étaient-elles même plus onéreuses ?

Christian LERIDON, adhérent de Sites & Monuments