A la suite de la révision du Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur (PSMV) de Perpignan approuvée par le préfet des Pyrénées-Orientales en 2019, l’ASPAHR, Association pour la sauvegarde du patrimoine artistique et historique du Roussillon, a contesté devant le tribunal administratif de Montpellier la procédure et les résultats de cette révision (voir ici).
La révision du PSMV de Perpignan a en effet été entreprise en 2014, très rapidement après son approbation (2007) et a surtout consisté à préparer le terrain pour des opérations d’urbanisme de la municipalité, au détriment du patrimoine historique de Perpignan, en déclassant massivement des immeubles protégés (131 parcelles) en particulier dans le quartier Saint-Jacques, ancien lotissement du XIIIe siècle. D’autres modifications ont pour seul but de permettre des « orientations d’aménagement et de programmation » (OAP) qui comportent des interventions brutales de démolition. Ainsi, de nombreux immeubles passent de la catégorie « immeubles à conserver » (cat. 5bis), à « immeubles dont la démolition peut être imposée » (cat. 7) (voir ici). Sites & Monuments avait notamment protesté - en vain - en Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) contre cette révision et les démolitions qu’elle impliquait.
L’ASPAHR n’accepte pas que le patrimoine de la ville soit ainsi la variable d’ajustement à moduler en fonction des projets d’urbanisme municipaux. C’est au contraire le cadre historique, artistique et paysager de la ville ancienne, inventorié et analysé avec soin, qui doit servir de base aux projets, et non l’inverse. Cette base doit en outre être pérenne, non réévaluée pour un oui pour un non en fonction des projets.
Par un jugement rendu en janvier, le tribunal a rejeté cette requête. L’ASPAHR, appuyée sur de nombreux conseils, maintient cependant ses griefs et a décidé d’aller en appel. Elle a pour cela l’appui de la SPPEF - Sites & Monuments, association nationale reconnue d’utilité publique et membre du "G7 Patrimoine". Une requête en appel a donc été déposée le 23 mars devant la Cour d’Appel administrative de Marseille, par le ministère de Me Catry, avocat.
L’ASPAHR considère que tout projet dans l’ancien intra-muros doit avoir pour but de préserver et d’utiliser au mieux les qualités historiques et paysagères du vieux Perpignan, qui constituent un capital irremplaçable pour la qualité de vie de ses habitants, présents et futurs. Cela ne veut bien entendu pas dire que rien ne doive évoluer, mais dans la majorité des cas, la réhabilitation et la modernisation doivent primer sur la destruction ou les projets faussement contemporains qui ne sont en réalité que des paravents pour des facilités techniques, opérationnelles ou financières inappropriées dans un centre ville historique.
L’ASPAHR est résolue à porter ce combat jusqu’au bout, car sa signification dépasse sans doute le cas de Perpignan mais peut aussi servir d’exemple pour de nombreux autres sites patrimoniaux remarquables au sein desquels on voit de plus en plus se développer de nombreuses atteintes au patrimoine architectural et urbain.
Elle demande à tous les amoureux de la ville ancienne et du patrimoine en général de l’aider dans cette tâche et de lui apporter un soutien financier pour mener ces procédures judiciaires, toujours coûteuses : soit en faisant un don direct à l’ASPAHR (non défiscalisé), soit un don à Sites & Monuments (voir ici), qui délivrera le reçu fiscal correspondant.
ASPAHR – 21 rue Jean-Baptiste Lully, 66000 Perpignan
aspahr2017@gmail.com
www.patrimoine-catalan.fr
Consulter la modification du PSMV validée par le préfet des Pyrénées-Orientales le 2 octobre 2018
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