C’était un petit lavoir……à Dreux

Monsieur le député-maire a souhaité que soit aménagée en bordure d’un bras de la Blaise qui s’écoule en centre-ville, une promenade. Intention louable !

C’était un petit lavoir

Mais bien que la commune soit déjà propriétaire de 80% de la rive gauche, c’est la rive droite qui a été retenue. Et là se trouvait une maisonnette à parements de briques avec à ses pieds un lavoir, dont l’aspect était défraîchi mais dont l’état ne menaçait personne. Pourtant la mairie a sommé le propriétaire d’effectuer des travaux de restauration, en précisant qu’à défaut le bâtiment serait démoli.

Inquiet de la réception de courriers comminatoires le propriétaire a mis son bien en vente et a trouvé un acquéreur. La commune a alors préempté puis a interrogé l’architecte des bâtiments de France pour obtenir un permis de démolir. Mais cette autorisation a été refusée au motif que la démolition envisagée entraînerait la dégradation irrémédiable d’un site pittoresque.

Aux grands maux, les grands remèdes

 

Un an plus tard, nouvelle demande, nouveau refus pour le même motif. Pourtant un matin de juillet 2010, la pelleteuse est arrivée et a mis à bas l’édifice.

Depuis il ne reste qu’un trou béant et un moignon de pilier en briques.

Tout ça pour ça !

Excédé de cet état de fait, un riverain a saisi le tribunal administratif d’Orléans d’une requête en annulation de l’arrêté municipal de permis de démolir et a obtenu gain de cause par un jugement du 2 août 2012.Toutefois le tribunal s’est déclaré incompétent pour statuer sur la demande de reconstruction à l’identique qui avait été formulée par le plaignant.

En conséquence celui-ci va poursuivre son action au tribunal civil, le tribunal administratif ayant informé le procureur de la république de sa décision.

Nous saurons alors si un député-maire peut bafouer impunément un architecte des bâtiments de France. J-P.R.