Communiqué : avancée démocratique et espoir pour les Serres d’Auteuil

Jardin botanique des serres d’Auteuil conçu par Jean Camille Formigé (1845-1926)

Le 22 décembre 2014, la Ministre de l’Ecologie a souhaité, au vu des engagements de la Conférence environnementale sur la démocratisation des procédures, confier à deux experts du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) une étude de faisabilité du projet alternatif d’extension du stade Roland-Garros proposé par la SPPEF, VMF et FNE.

Ce rapport, remis le 9 février 2015 à la Ministre, constitue une avancée significative, tant pour l’intégrité des Serres d’Auteuil, jardin protégé au titre des Sites et des Monuments historiques, que pour le dialogue démocratique - manifestement en panne à Paris (dossier de la Samaritaine et de la tour Triangle notamment). Il constitue ainsi l’un des jalons d’une réappropriation citoyenne de la ville que la SPPEF ne cesse d’appeler de ses vœux (en dernier lieu dans Le Point)

Le projet défendu par la Fédération Française de Tennis (FFT) implique la destruction de neuf serres chaudes et de cinq serres techniques en parfait état afin d’installer un nouveau court de tennis de 5000 places pour une compétition de trois semaines chaque année. La fragilité de ce jardin, mondialement renommé pour ses collections de plantes rares, s’opposait pourtant à l’évidence à cette entreprise.

Le rapport insiste sur le fait qu’aucune des associations ne conteste la nécessité de revaloriser le complexe de Roland Garros. C’est la raison pour laquelle l’ingénieur conseil des associations, "DAM Design", spécialiste de ce type d’opération, a élaboré un projet alternatif - dont le rapport affirme la faisabilité technique, juridique et financière - basé exclusivement sur les besoins exprimés par la FFT. Celui-ci permet à la fois la protection du site des Serres d’Auteuil et la création de nouveaux courts par une couverture de l’autoroute A13 en béton précontraint, associée à une surélévation du court historique numéro 1, mémoire du tennis que la FFT souhaite raser.

Les rapporteurs ont notamment été peu sensibles à la consultation juridique produite par la FFT selon laquelle "le contre-projet présenté par le collectif d’association, en couvrant l’autoroute [...], présente le risque majeur de permettre dans l’avenir une extension du stade à l’intérieur du bois de Boulogne" classé au titre des sites, curieuse menace mise en avant par les occupants du stade Roland Garros...

La SPPEF déplore le silence assourdissant du ministère de la culture dans ce dossier et regrette que la mairie de Paris - pourtant avertie très en amont des oppositions légitimes que provoqueraient son projet - ait tenté de passer en force, au moyen d’une concertation en trompe-l’œil. Dans ce contexte, il est paradoxal de déplorer de possibles "retards" du chantier et d’appeler les opposants à la "responsabilité". Au moment où la pétition "Sauvons les serres d’Auteuil" dépasse les 60 000 signatures, il est temps pour Mme Hidalgo et pour la FFT d’écouter les citoyens !

Lire le rapport du CGEDD sur le projet alternatif porté par les associations

Lire la consultation juridique produite par la FFT

Lire le communiqué de la mairie de Paris