Communiqué de presse : quatre associations attaquent l’autorisation environnementale d’urbanisation du site cezannien de Valcros à Aix-en-Provence

Aix-en-Provence, mercredi 21 mai 2025

Collectif composé de FNE 13, Sites & Monuments, Sauvegarde des Paysages de Cezanne, Arc fleuve Vivant, représenté par maître Vanessa Godier. Avec la participation de Devenir.

Après le refus de la Ville d’Aix-en-Provence d’associer nos structures à l’instruction du projet immobilier de La Constance, M. le préfet des Bouches-du-Rhône a, contre toute attente et malgré une demande de rencontre, entériné, par arrêté du 19 mars 2025, un projet dévastateur pour l’environnement, l’agriculture, les paysages et le site cezannien majeur du plateau de La Constance.

Devant ce refus de concertation, quatre associations - Sites & Monuments, France Nature Environnement (FNE13), Arc Fleuve Vivant et Sauvegarde des Paysages de Cezanne - ont décidé de s’en remettre à la Justice et d’engager une requête en annulation de l’arrêté préfectoral entérinant ce projet.

FNE13 conteste les besoins en logements et leur localisation sur un site totalement enclavé et non desservi par les transports en commun, avec l’appui des architectes et urbanistes de Devenir, qui dénoncent les graves impacts de ce projet, destructeur, notamment, de 40 espèces animales et floristiques protégées.

Sauvegarde des Paysages de Cezanne dénonce la dégradation ou destruction d’une grande partie des 52 motifs des œuvres réalisées par Cezanne sur ce plateau, la perte de quelque 40 ha de terres de grande qualité, pour partie classées en AOP vinicole.

Arc Fleuve Vivant dénonce la destruction de zones humides alors que 30% ont déjà disparu en pays d’Aix, par stérilisation des écoulements et artificialisation des sols.

Sites & Monuments dénonce la disparition des paysages magnifiés par Cezanne, associés aux bastides de Bellevue et de La Constance, dont les terres sont des sanctuaires pour nombre d’espèces animales ou végétales protégées et demande la création d’une zone protégée pour son intérêt esthétique, agricole et faunistique.

Nos associations demandent l’inscription du site au Patrimoine Mondial par la réactivation du projet de protection de la « Montagne Sainte-Victoire et des sites cezanniens » soumis par la France à l’UNESCO en septembre 1996, intégrant de ce fait sa "Liste indicative". La Direction régionale de l’environnement de PACA et le Syndicat Intercommunal du massif Sainte-Victoire, porteurs du projet, expliquaient alors : "prés de la montagne, à Aix-en-Provence, les principaux lieux où Paul Cézanne vécut ont été sauvegardés. Ces principaux sites sont le Château du Jas de Bouffan, son atelier au centre ville, les carrières de Bibemus, le Château Noir, les bords de l’Arc... Le patrimoine cézanien du Pais d’Aix est donc remarquablement complet, et jusqu’à présent, bien conservé."

Paul Cezanne (1839-1906), La Montagne Sainte-Victoire au pin parasol (vue du bassin de Montbriand), vers 1890 (R698), huile sur toile, 65 x 95,5 cm (musée d’Orsay).

DÉVELOPPEMENT :

En cette année Cezanne 2025, tapageuse et pré-électorale, le Maître aixois sera partout : dans les musées où les toiles vont à grand frais affluer du monde entier - puisque sa ville natale pour avoir négligé l’artiste n’en a quasiment aucune - dans nos assiettes, au restaurant (calissons, vins provençaux, etc.), sur les panneaux publicitaires de la ville et dans nos journaux locaux...

Mais, dans le même temps, la Municipalité d’Aix-en-Provence s’apprête, en catimini, à détruire, aux portes de la Bastide du Jas de Bouffan, rénovée à grand frais, où il vécut, le site de la Constance et les dernières perspectives cézaniennes à la source du génie du peintre, soit 92 hectares de cheminements et de terres arables, que Cezanne arpenta pendant de nombreuses années, pour y peindre pas moins de 52 de ses œuvres et quelques-unes de ses plus belles « Sainte-Victoire ».

Les méfaits de ce projet ne s’arrêtent pas là : celui-ci va aussi détruire 174 espèces floristiques, 216 espèces faunistiques, dont 40 protégées, aggraver le ruissellement en artificialisant 44 hectares de terres agricoles et autant d’espaces naturels, porter atteinte à un talweg riches en flore et faune protégées ainsi qu’à la Thumine, affluent de l’Arc, et détruire les derniers vestiges archéologiques de ces lieux qui attestent de la valorisation de ce versant avec culture de la vigne et de l’olivier depuis l’Antiquité. Tout ceci en implantant une ville nouvelle de la taille de Briançon dans un site qui, par sa situation et sa configuration, est impropre à accueillir un tel développement urbain…

Ce projet est rejeté par les principales associations aixoises.

Quatre associations sont réunies, FNE 13, représentée par Stéphane Coppey, Sites & Monuments, représentée par Bernard de Jerphanion et Sandrine Rolengo, Sauvegarde des paysages de Cezanne, représentée par Didier Bonfort et Alain Thillard, et ARC Fleuve Vivant, représentée par Stéphane Salord et Christine Ferrario, avec le soutien de l’association Devenir représentée aujourd’hui par Emmanuel Perreau, pour annoncer leur décision, mûrement réfléchie, puisque les autorités ont refusé depuis des mois, voire des années, toute forme de dialogue, de déférer au juge administratif cet extravagant projet de « ville nouvelle » avec ses 12 000 nouveaux habitants, totalement enclavée, créant des problèmes de mobilité insurmontables et détruisant un patrimoine inestimable.

Nous contestons ainsi l’autorisation environnementale accordée par le préfet le 19 mars 2025 permettant l’ouverture du chantier de la future ZAC de la Constance et la destruction de nombreuses espèces protégées.

Chacune des associations expose ci-après les raisons de son engagement dans ce dossier, en pleine intelligence avec les autres contributeurs.

Paul Cezanne (1839-1906), La Montagne Sainte-Victoire au grand pin (vue du Tubet), vers 1887 (R599), huile sur toile, 66 x 90 cm (Courtauld Institute of Art Gallery, Londres).

• Contributions de FNE13 et DEVENIR sur le logement et la biodiversité

Sur le logement, les fédérations régionale et départementale de France Nature Environnement ont contribué à l’élaboration du SCoT métropolitain et du PLUi du Pays d’Aix. FNE13 a déposé un recours en annulation contre ce dernier, parce qu’en désaccord complet avec :

• le besoin estimé de 2500 logements supplémentaires par an : celui-ci est surévalué de +20% du fait d’erreurs manifestes de calcul sur l’état actuel et sur l’évolution de la composition des ménages
• sa traduction en termes d’étalement urbain : avec un besoin global de 28000 (et non 35000) logements sur la période, dont 18000 possibles au sein de l’enveloppe urbaine (9 000 en renouvellement urbain et 9 000 sans extension urbaine), il faudrait seulement 10000 (et non 17000) logements en extension urbaine, soit -40% !

Le seul projet de ZAC La Constance "consommerait" ainsi une bonne partie des "besoins" d’étalement urbain à 10 ans de tout le Pays d’Aix ! Nous ne croyons pas une seconde que le lancement de ce projet éteindra pendant 10 ans toute autre velléité d’extension urbaine dans les 36 communes du Pays d’Aix !

Les solutions alternatives à la ZAC de La Constance existent et sont identifiées depuis plusieurs années par l’AUPA, notamment en proximité de l’hypercentre aixois. La ZA des Milles, aussi, mériterait une mixité d’aménagement.

Comble du sacrifice d’un patrimoine culturel, naturel et agricole, on imagine loger 12000 personnes (+ emplois + services) sans y développer les transports collectifs. En aucun cas, un BHNS, même performant, dont un arrêt se situe à environ 650 m, ne peut être considéré comme une desserte satisfaisante. La ZAC de La Constance, telle qu’elle est conçue, c’est l’assurance d’une utilisation maximale de la voiture, d’une augmentation du trafic routier, de la congestion, de la pollution dans un secteur déjà identifié comme très critique à ce titre. Seuls des trains légers et fréquents sur la voie ferrée qui ceinture le quartier seraient susceptibles, si la ZAC avait du sens, de capter une part substantielle des flux de déplacement, mais rien n’est encore prévu à ce titre dans les 10 années à venir

Cette position sur le logement est complétée par l’association DEVENIR, composée d’Architectes et d’Urbanistes, qui soutient dans le collectif engagé dans la contestation judiciaire du projet.

Pour cette association, le projet de La Constance :

• Est un projet obsolète qui n’a plus lieu d’être et dont le concept remonte à plus de 30 ans ; aujourd’hui on ne concentre plus 3 500 logements sur un terrain enclavé au carrefour de deux autoroutes, poursuivant une politique d’étalement urbain, et en artificialisant 80 ha de terres agricoles

• Est un projet qui ne met pas en application la réglementation locale de l’urbanisme et la loi Climat et Résilience concernant la préservation des espaces naturels et agricoles, la lutte contre l’artificialisation des sols, l’optimisation du foncier et la densification urbaine.

• Est un projet qui soumettra la population au et à des polluants dont les teneurs n’excèdent pas les valeurs limites en temps normal mais présentent de forts risques d’inhalation selon les conditions atmosphériques.

• Est un projet qui entrainera la destruction de 174 espèces faunistique et 216 espèces floristiques dont 40 espèces protégées, et celle des habitats qu’elles occupent. L’arrêté préfectoral du 19 mars 2025 autorise ainsi une dérogation à l’interdiction de destruction et d’habitats d’espèces protégées, en prétextant qu’il n’y a pas d’alternative à la construction de logements ailleurs que sur ce site.

Devenir demande que les alternatives à la localisation des constructions du projet de La Constance soient étudiées sur deux sites :

• d’une part sur la zone d’activités des Milles qui peut accueillir une fonction urbaine résidentielle,

• d’autre part par un programme de densification et de requalification de l’enveloppe urbaine existante en zone agglomérée d’Aix (hors zone patrimoniale) et par une action de réhabilitation des logements vacants.
La densification/requalification présente ainsi une capacité de construction de 7 000 à 8 000 logements (étude AUPA), tandis que la récupération d’au moins 50% des 7 800 logements vacants présente une capacité de réhabilitation de 4 000 logements, ce qui représente un total de 11 000 logements potentiels, soit 3 fois le projet de La Constance.

Destruction de 40 espèces protégées

Le projet emporte destruction et dégradation d’habitats favorables et/ou de reproduction de 3 espèces de flore, 4 espèces de reptiles, 4 espèces d’amphibiens, 20 espèces d’oiseaux et 9 espèces de chiroptères.

Les incidences sur la biodiversité sont cruciales. A titre d’exemple, La Tulipe d’Agen qui se trouve en danger critique sur la liste rouge de la flore vasculaire sera détruite (environ 328 pieds). Ainsi que la Gagée velue et la Tulipe sylvestre.

Les destructions ne pourront être compensées par les mesures de recréation d’habitats favorables aux espèces sur l’emprise d’un terrain de 20ha de friches sèches sur le site de Saint-Pons - situé à plus de 6 km à l’ouest - et dont la situation est sans aucun rapport avec le site de La Constance, dont une partie est en zone humide, dans l’emprise du talweg qui traverse le site.

La transplantation vers la parcelle de compensation semble être vouée à l’échec au regard de la différence fondamentale entre cette zone sèche et le talweg détruit.

Ainsi, le projet combattu et l’insuffisance des mesures compensatoires porteront une atteinte irrémédiable à la conservation de la biodiversité.

• Contribution de Sauvegarde des Paysages de Cezanne

« Ce jour là, non loin des Milles, à trois quarts d’heure d’Aix et du Jas de Bouffan, sous un grand pin, au bord d’une verte et rouge colline, nous dominions la vallée de l’Arc, il faisait bleu et frais, un premier matin d’automne dans la fin de l’été… devant nous, au soleil virgilien, la Sainte Victoire, immense, tendre et bleuâtre, les vallonnements du Montaiguet, le viaduc du Pont de l’Arc… il avait planté son chevalet à l’ombre d’un bouquet de pins »...

C’est ainsi que le poète aixois Joachim Gasquet évoque ce lieu ou Paul Cezanne se rendit au tournant du siècle, durant plus de 10 années de sa vie et peignit parmi ses plus beaux paysages, Sainte Victoire, le Pigeonnier de Bellevue, la Plaine de Valcros..., de 1880 à 1899, jusqu’à la vente de la Bastide du Jas de Bouffan : c’est là qu’il réalisa 52 tableaux, huiles, aquarelles et dessins qui en font le plus important site cezannien et le plus proche d’Aix (cf. annexe)

Paul Cezanne empruntait le chemin de Valcros, qui prenait alors son départ sur la route du château de Galice, au droit de sa Bastide, et le conduisait, alors, tout droit, jusqu’à Montbriand en passant par la bastide de Bellevue, des sites qui inspirèrent parmi ses plus belles œuvres
Aujourd’hui, Paul Cézanne ne pourrait plus se rendre sur son motif, par le même chemin : celui-ci a été coupé par les autoroutes et le long de celui-ci a été construite une ville nouvelle, doublure « moderne » de la vieille cité.
Le site de Montbriand est maintenant irrémédiablement pollué par le bruit infernal de l’autoroute de Marseille.
Mais, la « plaine » et le vallon de Valcros, aujourd’hui baptisé La Constance, du nom de l’ancienne villa romaine qui occupe le lieu et le site de Bellevue ont été miraculeusement épargnés. Il faut les sauver.

Car, entretemps, l’œuvre de Paul Cezanne est entrée dans le patrimoine de l’Humanité et Aix avec elle : si la ville n’a pas su conserver les œuvres du grand Maître, il lui reste ses motifs, que le monde entier contemple, à travers les tableaux de Paul Cezanne dispersés dans les plus grands musées du monde.

S’agissant de l’un des derniers et des principaux sites encore sauvegardés, tout doit donc être mis en œuvre pour le protéger à jamais, l’ouvrir au public du monde entier et ne pas le laisser détruire par une urbanisation mal contrôlée...

On ne peut accepter, enfin, que les propositions faites par le Conservateur honoraire du musée Granet, interrogé par l’aménageur, n’aient pas été retenues (cf. annexe)

Stérilisation de terres agricoles et d’une aire d’appellation viticole AOP

40 hectares de terres agricoles vont être livrées à l’urbanisation…
Or, le plateau dit de La Constance bénéficie de conditions agronomiques de qualité et d’un classement viticole en appellation d’origine protégée (AOP Coteaux d’Aix en Provence) et en indications géographiques protégées (IGP) et qu’une grande partie de ces terres ont été abandonnées à la friche après leur acquisition, au début des années 2000, par la Ville et les promoteurs.
L’étude agricole de la Chambre d’Agriculture nous précise que ces terres étaient initialement consacrées à des cultures céréalières, fourragères, maraichères, fruitières et viticoles.
Ces terres bénéficient d’un réseau d’arrosage de la Société du Canal de Provence, couvrant l’ensemble du plateau.
Elles sont ainsi à haut potentiel agronomique.
S’ajoute à cela le fait que le terroir de La Constance est classé en appellation d’origine protégée (AOP) viticole Coteaux d’Aix en Provence et bénéficie de deux indications géographiques protégées (IGP) Bouches du Rhône et Méditerranée.
La seule compensation apportée par l’aménageur est la mise à disposition de 9,32 ha de terres de plaine, qui étaient déjà dédiées à compenser les terres gelées par la construction de la prison de Luynes, sur la Commune de Cabriès, et aucune terre classée en AOP ou IGP.

• Contribution d’Arc Fleuve Vivant

Souligne l’importance de l’Arc et de ses affluents dans la création des paysages et lemaintien de la biodiversité. L’enjeux de la Thumine est également essentiel et le projet va encore plus l’appauvrir.
Nous déplorons ainsi :
 le destruction de zones humides alors que 30% ont déjà disparu en pays d’Aix, par stérilisation des écoulements et artificialisation ;
 une zone délaissée volontairement, un abandon écologique couteux pour l’écosystème et qui accélère son appauvrissement ;
 une ville en panne de biodiversité, de couverture végétale, face à un réchauffement implacable qui est accru par la minéralité : enjeux d’un parc urbain Constance / Valcros à grande échelle pour rétablir l’équilibre.
Nous demandons le recomptage des espèces et mesures de compensation (études de 2018 pour certaines et autorisation environnementale de 2021) et soulignons les enjeux forts de destruction en phase chantier pour 30 espèces faunes et flore.
Il convient enfin de respecter les espaces potentiellement cultivables et pas seulement ceux qui le sont ; la Constance est une jachère de ce point de vue.

• Contribution de Sites & Monuments

Notre association, fondée en 1901, ayant fait voter en 1906 la première loi de protection des sites naturels, aujourd’hui agréée pour la protection de l’environnement dans le cadre national, prend part au recours en annulation de l’arrêté du 19 mars 2025 du préfet des Bouches-du-Rhône, tant pour la défense des paysages magnifiés par Cezanne que pour sauver l’environnement des bastides de Bellevue et La Constance dont les terres sont des sanctuaires pour nombre d’espèces animales et végétales protégées.

Notre association s’associe au souhait d’assurer la protection du site de La Constance au regard de ses qualités paysagères, de sa biodiversité et de son bénéfice pour la santé des aixois et l’activité locale.

Elle appelle de ses vœux l’abandon du projet de ZAC au profit d’un lieu d’interprétation du paysage cézannien, avec un cheminement ponctué de points de vue, associé à une valorisation des productions agricoles provençales (vigne, oliviers, amandiers...), en lien avec la gastronomie locale.

Plus précisément, les bastides de Bellevue et de la Constance pourraient constituer un centre d’interprétation du paysage cezannien (rattaché au musée Granet) et un lieu dédié aux productions agricoles locales, avec présentation de la biodiversité, vente de produits issus de l’agriculture du pays d’Aix et service de restauration. Ce site dédié à la promenade serait relié à celui du jas de Bouffan et à la fondation Vasarely pour constituer un ensemble attractif au sud-ouest d’Aix-en-Provence.

Contacts :

  Arc Fleuve Vivant : Christine Ferrario - deneysferrario@yahoo.fr - 06 98 44 61 16
  France Nature Environnement : Stéphane Coppey - stephane@coppey.fr - 07 66 85 03 62
  Sauvegarde des Paysages de Cezanne : Didier Bonfort - contact@paysagesdecezanne.org - 06 85 53 72 29
  Sites & Monuments : Bernard de Jerphanion (correspondant) - jerph13@aol.com et Julien Lacaze (président) : 06 24 33 58 41

Appel aux dons :

Pour nous aider mener à bien la procédure engagée, un appel à dons défiscalisés est piloté par Sites & Monuments, à travers le lien suivant

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