Communiqué des associations dans l’affaire de la Samaritaine : Paris dépourvu de protection !

Projet de bâtiment, rue de Rivoli. Infographie agence SANAA

Après avoir obtenu gain de cause devant le Tribunal administratif et la Cour administrative d’Appel, les associations déplorent la décision du Conseil d’État validant le permis de construire de la Samaritaine, dans un contexte réglementaire et médiatique défavorable aux recours.

Cette décision est d’autant plus regrettable qu’elle intervient alors que Paris, dont la "réinvention" a été décrétée, est fragilisé dans son modèle urbain fait d’homogénéité et d’horizontalité.

Elles déplorent également les excès du projet tant par l’ampleur des démolitions que par la rupture recherchée avec la rue de Rivoli.

Les associations se réjouissent cependant du débat engagé sur les modalités d’expression de l’architecture contemporaine dans les villes anciennes, d’abord au sein des juridictions administratives, mais également des milieux de l’architecture et dans la presse, malgré la puissance médiatique adverse. La bonne question a ainsi été posée au bon moment.

Ce questionnement sur l’intégration de l’architecture contemporaine concerne de nombreuses villes françaises et étrangères. Il fait notamment écho à celui de la dernière Biennale d’architecture de Venise sur les effets d’une modernité mal comprise et l’avènement de villes "génériques".

Dans ce cadre, l’idée de bâtir sans pastiche ni rupture semblait pouvoir être déduite du Plan local d’urbanisme de Paris, comme l’ont considéré en formation plénière le Tribunal administratif et la Cour administrative d’appel. Cependant, le Conseil d’État, jugeant ces dispositions contradictoires, les a privées de portée effective.

Un constat s’impose dès lors : l’urbanisme parisien, pourtant l’un des plus prestigieux et des plus enviés au monde, se trouve dépourvu de protection véritable.

La solution est désormais politique : les dispositions nationales et locales d’urbanisme devront mieux protéger nos villes des projets qui les ignorent.

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