Paris, le 8 juillet 2019
Communiqué de presse
Instruites par la multiplication des friches éoliennes à l’étranger, la Fédération Environnement Durable (FED) et Sites & Monuments (SPPEF) déposent un recours devant le Tribunal administratif de Paris relatif aux futurs déchets de l’industrie éolienne.
Ce recours vise à engager la responsabilité de l’Etat du fait de l’illégalité de sa réglementation applicable aux déchets éoliens, laquelle autorise leur abandon dans les sols, néglige la hiérarchie de leurs modes de traitement et n’impose aucune garantie financière crédible en matière de remise en état des sites.
Le Tribunal administratif est saisi du préjudice issu de cette réglementation inopérante, nouvelle faveur faite à des promoteurs déjà coupables de la destruction de nombreux paysages français pour une production électrique anecdotique, coûteuse et dépourvue de fiabilité.
Contacts presse :
FED : Jean-Louis Butré contact@environnementdurable.net 06 80 99 38 08 |
S & M : Bruno Ladsous bruno.ladsous@gmail.com 06 49 69 39 59 |
Annexe
Selon le calendrier de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), annoncé par le Gouvernement (voir ici), environ 14.500 éoliennes seront au total installées à l’horizon 2028, ce qui correspondra à une artificialisation massive des sols ruraux, puis à la constitution d’une colossale déchetterie industrielle.
La situation de l’Allemagne (voir ici), confrontée à ses premiers démantèlements d’éoliennes, nous révèle qu’aucune précaution à la hauteur des enjeux n’a été prise par l’État français pour protéger l’environnement dans le futur.
Le démantèlement de multiples éoliennes géantes est en effet illusoire compte tenu de son coût (pour une consignation de seulement 50.000 euros aujourd’hui). Le territoire français, lorsque la perfusion de deniers publics cessera, risque d’être couvert de friches industrielles et de lignes de très haute tension devenues inutiles.
Après avoir rasé des haies, détruit des chemins ruraux historiques et construit des routes en plein champs pour acheminer des éoliennes atteignant aujourd’hui 250 mètres de haut, les industriels de l’éolien, dont les structures financières sont volontairement insuffisantes, vont abandonner une quantité gigantesque de matériaux polluants non recyclables, voir non traitables, composant les 14 500 éoliennes prévues à l’horizon 2028 (chiffres obtenus à partir des brochures techniques de constructeurs allemands et danois) :
- 36 millions de tonnes de béton armé pour fabriquer les socles, à tout jamais enterrés, soit l’équivalent de 1,8 millions de camions toupies représentant une file de 18.000 km ;
- 435 mille tonnes de plastiques spéciaux pour les pales fabriquées à base de polymères, de fibre de verre et de carbone, très difficilement traitables voir non recyclables. Si ces pales de 55 mètres étaient mises bout à bout, elles couvriraient 2.800 km ;
- 8 millions de tonnes d’acier ordinaire, d’aciers spéciaux à base de manganèse, de chrome, de nickel, de molybdène pour les mâts, les rotors etc ;
- Des centaines de milliers de tonnes de cuivre, pour les génératrices d’électricité, les câbles électriques, les milliers de transformateurs constituant les postes sources, sans compter les milliers de km de nouvelles lignes à HT pour raccorder les 14 500 éoliennes au réseau et distribuer leur courant intermittent ;
- 6 mille tonnes de terres rares dont principalement le néodyme, un produit chimique stratégique pour fabriquer les aimants des nouveaux alternateurs, difficilement recyclable et produit en Chine dans des conditions écologiques et humaines toxiques défrayant la chronique depuis des années (voir Guillaume Pitron, La guerre des métaux rares : La face cachée de la transition énergétique et numérique, janvier 2018) ;
- 15 mille tonnes par an d’huile de vidange par an dont une partie s’écoule dans les sols, polluant durablement les nappes phréatiques.