Demande de classement de la forêt de Fontainebleau avec projet de démolition de la maison forestière d’Avon...

A Fontainebleau, le maire demande le classement de la forêt au patrimoine mondial de l’humanité et décide en même temps de faire disparaître la maison forestière d’Avon avec sa parcelle boisée !

La Maison forestière rue du Rocher d’Avon en forêt de Fontainebleau
L’environnement de la Maison forestière rue du Rocher d’Avon

Un peu partout en France, les maisons forestières qui avaient pour vocation de loger les gardes forestiers au plus près de leur lieu de travail sont abandonnées. L’Office national des Forêts, qui connait des difficultés de gestion endémiques, loue et surtout met en vente beaucoup de ces maisons via son service immobilier géré par France Domaine (voir sur le site de l’ONF la cartographie des maisons forestières en vente.

A Fontainebleau, la maison forestière de la rue du Rocher d’Avon a ainsi été cédée récemment, avec sa parcelle de 2000 m2, à la Société d’économie mixte du Pays de Fontainebleau. Sur ce terrain, situé à la limite des villes de Fontainebleau et d’Avon, la ville de Fontainebleau a confié à la SEM du Pays de Fontainebleau le projet de construction d’une résidence sociale étudiante de plus de 160 places et de 4500 mètres carrés de surface de plancher en lieu et place d’une maison forestière et de son parc arboré.

Vue aérienne de la Maison forestière et de la parcelle concernée par le projet.

Ce projet a été lancé par le maire de Fontainebleau sans concertation préalable avec les riverains ni avec la mairie d’Avon, alors que la maison, implantée du strict point de vue du cadastre sur le territoire de Fontainebleau, se trouve en réalité dans une rue d’Avon et elle en porte d’ailleurs le nom. Située à l’extrémité de la rue du Rocher d’Avon, en cours de requalification (enterrement des réseaux), dans un quartier ayant conservé une partie de son habitat ancien (r+1 ou r+2), la parcelle boisée au milieu de laquelle se trouve la maison forestière assure visuellement la transition entre le village ancien d’Avon et la lisière de la forêt.

La démolition de la maison et son remplacement par un ou plusieurs bâtiments de 4 ou 5 étages viendraient totalement bouleverser l’équilibre visuel du lieu puisque les constructions s’accompagneraient de l’abattage des grands arbres présents sur le terrain. De telles constructions supposeraient d’ailleurs l’adoption d’un nouveau PLU intercommunal. De plus, la création de parkings au sein de la parcelle, figurant dans le projet, entrainerait une artificialisation des sols particulièrement préjudiciable.

A titre d’illustration, voici la photo d’une résidence sociale étudiante déjà existante sur Avon et qui ne compte que 112 places.

Paradoxalement, le projet voit le jour alors que le maire de Fontainebleau milite depuis plusieurs années pour un classement de la forêt de Fontainebleau au patrimoine mondial de l’UNESCO. Or, dans le cadre d’une candidature à ce prestigieux label, on est en droit d’attendre une attitude particulièrement vertueuse de la part des postulants. Dans ce cas, la brutalité de l’intervention projetée sur la maison forestière d’Avon, dont les conséquences seraient d’abimer encore un peu plus la délicate liaison entre les zones urbaines et la forêt, ne plaide pas en faveur du dossier bellifontain.

Mais la démolition programmée n’est pas encore effective et un collectif d’habitants, soutenu par la maire d’Avon, est décidé à ne pas laisser se produire l’irrémédiable. Des voies juridiques peuvent encore être explorées afin d’obtenir un ajournement de ce projet mal monté, sans étude d’impact sur l’environnement immédiat et destructeur de patrimoine architectural et naturel. Tout espoir n’est pas perdu pour la maison forestière d’Avon !

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Lire notre courriel au maire de Fontainebleau, au président de la SEM du Pays de Fontainebleau et à la délégation permanente de la France auprès de l’UNESCO :