On se souvient de l’action menée par la SPPEF contre la modification du secteur sauvegardé de Saint-Germain-en-Laye, modification "sur mesure" restreinte à la parcelle d’une ancienne succursale de la Banque de France (Illustration 1).
La mobilisation de notre association, comme d’associations locales et de riverains, avait déjà conduit, en novembre 2013, le maire à retirer de l’ordre du jour du conseil municipal le projet de modification du PSMV du secteur sauvegardé. Celui-ci permettait au promoteur - qui a pourtant acheté en connaissance de cause en "secteur sauvegardé" - de détruire l’ancienne Banque de France et de construire, sur son emplacement et celui de son jardin, cinq immeubles de cinq étages (soit deux fois plus hauts que les immeubles contigüs, Illustration 2).
Ces derniers jours, la mairie vient d’annoncer qu’elle mandatait un cabinet spécialisé pour réaliser une étude historique sur le bâtiment existant.
Cette recherche permettra, souhaitons le, après une enquête publique très décevante et contestable, de connaître l’histoire des propriétaires successifs de ce bâtiment, appelé "hôtel de Richelieu", et qui pourrait avoir été habité par le Maréchal du même nom.
Alors que la mairie a affirmé qu’ "il ne reste rien de l’hôtel Richelieu", la SPPEF et les autres acteurs mobilisés ont déjà démontré que, contrairement aux assertions successives, le bâtiment est bien en pierres, que ses fenêtres n’ont pas été déplacées et qu’il pourrait aisément retrouver son caractère en étant débarrassé d’un ravalement "ciment" des années 50. L’hôtel figure d’ailleurs, dans son état actuel, sur un plan de 1805 et a donc au moins deux siècles. Les plans du XVIIIe siècle montrent, en outre, l’hôtel de Richelieu à l’emplacement du bâtiment actuel et non ailleurs... Mais c’est surtout l’intégration parfaite de ces bâtiments au tissu urbain de Saint-Germain, par leur hauteur et leur gabarit, qui rend leur préservation nécessaire.
Plus généralement, la mobilisation a permis, semble-t-il, d’éclairer les élus sur l’intérêt du secteur sauvegardé. Alors que ce terme ne figurait même pas sur le site Internet de la commune, depuis quelques jours il l’est (dans une nouvelle rubrique "Richesses et patrimoine ").
Il reste que la destruction il y a quelques semaines par le promoteur des cheminées et des trumeaux n’a donné lieu à aucune mesure, que ce soit de la part de la mairie ou de celle de l’Etat.