

ICI C’EST MON QUARTIER - Qu’elles soient fixes ou amovibles, l’Association Nationale Sites et Monuments dénonce la multiplication des terrasses non-conformes dans le 7ème arrondissement de Marseille, à proximité de monuments historiques. La mairie rappelle qu’il y a des règles...et des contrôles.
Elle domine majestueusement le Vieux-Port, tout au bout de la Rue Sainte, dans le 7ème arrondissement. L’abbaye Saint-Victor, dont l’origine remonte au Vème siècle, est l’un des joyaux de Marseille. Et ce qui agace particulièrement Sandrine Rolengo, déléguée régionale de l’Association Nationale Sites et Monuments, ce sont deux terrasses implantées à quelques mètres, qui sont venues se faufiler dans ce paysage de carte postale.
"Regardez celle-là, elle est couverte d’une bâche en plastique, et sur l’autre, il y a tout et n’importe quoi : des banquettes oranges en faux cuir, des jardinières en bois, du mobilier en fer de couleur vert olive. Il n’y a aucune harmonie, alors qu’il y a des règles dans le SPR, le Secteur Patrimonial Remarquable, dès lors qu’une terrasse n’est pas amovible".
"On dirait qu’on a planté des piquets comme pour un parc à chèvres"
En descendant la rue Sainte, la colère de Sandrine Rolengo ne retombe pas. "Il y a de nombreuses terrasses qui ont poussé comme des champignons, sans aucune harmonie. En voilà une fabriquée avec des palettes, celle-ci est en bois exotique, et celle-là, on dirait qu’on a planté des piquets comme pour un parc à chèvres" poursuit cette marseillaise au caractère bien trempé.

"Je défends le paysage, mais pas seulement"
Ce que demande l’association, c’est le respect des règles d’urbanisme en matière d’occupation du domaine public, et pas seulement pour des raisons esthétiques. "Pour installer une terrasse, il faut respecter des matières, des couleurs, des façons de faire. Il faut aussi permettre les déplacements des personnes à mobilité réduite ou des poussettes.
Je défends le paysage, notamment aux abords des monuments historiques mais pas seulement. La plupart du temps, ces règles ne sont pas respectées. Regardez Place Thiars, cours Estienne d’Orves, si les pompiers doivent intervenir, par où vont-ils passer ? "
Instructions, contrôles et... verbalisation
Depuis la fin du Covid en 2021 de nombreuses terrasses sont autorisées sur des places de stationnement. C’est la mairie qui fixe le cahier des charges. "J’ai eu l’autorisation de la mairie. Il fallait que je respecte certaines dimensions, certains matériaux, mais aucune règle esthétique" confie Loïc, restaurateur de la rue Sainte.
De son côté, la mairie affirme qu’elle ordonne, pour chaque demande, "une instruction par les services, des autorisations d’installation ou des refus, en cohérence avec les prescriptions techniques". La ville rappelle par ailleurs que "il existe une équipe de contrôle pour le signalement et les constats, qui collabore avec la police municipale, pour tout ce qui relève de la verbalisation".

Fabien Le Du, France Bleu
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