- Ill. 1. Cimetière de Loyasse à Lyon (carré 20, section A59). Vente de l’ancien monument funéraire de la famille Laubreaux, doté d’une cippe en marbre massif du sculpteur Prost (). Mise à prix : 1 euros. Vente faite sous "Obligation de réhabilitation du monument ». Prix de la concession à payer en sus dans les 7 jours (30 ans pour 13 144 euros , 50 ans pour 23 629 euros ou perpétuité pour 61 439 euros)
Une vente originale et utile patrimonialement sera conduite à Lyon, le 27 juin 2017, par la SCP Bérard Peron Girard-Claudon : celle de "signes funéraires", c’est-à-dire de 48 sépultures désaffectées des cimetières de "Loyasse ancien" et de "Croix-Rousse ancien" (voir ici).
Les monuments funéraires abandonnés sont ainsi - plutôt que d’être détruits - vendus aux enchères, bien évidemment après transfert des restes humains qu’ils contenaient à l’ossuaire municipal. La vente doit être confirmée, dans les 7 jours, par l’acquisition de la concession attachée au monument, au choix, pour 30 ans, 50 ans ou la perpétuité (prix variant également en fonction de la superficie concédée).
Certaines tombes sont grevées d’une obligation contractuelle de conservation, la nouvelle famille concessionnaire devant se contenter de restaurer le monument et d’y apposer son nom (illustrations 1 et 2). D’autres sont assorties d’une obligation d’emploi de matériaux identiques (illustration 3). D’autres encore ne bénéficient d’aucune obligation de conservation, mais sont assorties d’une estimation conséquente (jusqu’à 1000 euros), reflet de la qualité des matériaux employés, dont le renouvellement serait bien plus onéreux que la conservation (illustration 4)...
- Ill. 4. Cimetière Croix-Rousse à Lyon (carré MUR, section A12). Vente de l’ancien monument funéraire de la famille Fonbarlet (). Estimation : 1000 euros. Vente sans obligation de conservation
Si le repérage des tombes à préserver laisse à désirer (illustrations 5 et 6), le fait même d’organiser leur vente invite à leur conservation. Les pratiques de réutilisation-réappropriation des sépultures de valeur n’a-t-elle pas permis la transmission jusqu’à nous de nombreux témoignages artistiques depuis l’Antiquité ?
Après une recherche active d’éventuels ayants droit, cette pratique lyonnaise, en tous points conforme aux préconisations de Sites & Monuments (voir proposition n° 9, § 7), devrait être encouragée par les pouvoirs publics. Des informations peuvent d’ores-et-déjà être sollicitées par les communes intéressées auprès de la Direction des cimetières de la ville de Lyon (cimetieres@mairie-lyon.fr).
Julien Lacaze, vice-président de Sites & Monuments