Vélu - Les éoliennes envahissent les plateaux artésiens et cambrésiens

L’ASAPE (Association Sud-Artois pour la protection de l’environnement) lutte depuis plus de 15 ans pour la protection de la nature, de l’environnement et du cadre de vie des habitants du Sud-Artois.
À ce titre l’ASAPE a attaqué deux arrêtés délivrés par la préfecture du Pas-de-Calais autorisant la construction de parcs éoliens sur la commune de Vélu, 8 éoliennes de 140 mètres et 3 points de livraison d’une part (projet éolien des Pâquerettes autorisé en octobre 2017) et 4 éoliennes de 140 mètres et trois points de livraison d’autre part (projet éolien du Sud-Artois en mai 2020). [1] [2]

L’implantation de ces deux projets jumelés menace une zone de respiration visuelle dans un pays déjà fortement marqué par le mitage éolien.
Il y a à ce jour 239 éoliennes référencées dans un rayon de 10 km autour de ces projets, dont 208 éoliennes installées, en travaux ou raccordées.

Les populations locales manifestent largement leur inquiétude et leur mécontentement devant la prolifération éolienne et il est de notre devoir de protéger le paysage autour de nos habitations.

Les projets sont implantés au milieu d’un plateau agricole ouvert situé au sein des « paysages des grands plateaux artésiens et cambrésiens » identifiés par l’atlas des paysages du Nord Pas-de-Calais et définis comme le royaume des grands plateaux, le lieu où leur amplitude est « la plus spectaculaire car empreinte de démesure et d’infinitude », ce plateau étant particulièrement sensible aux effets de surplomb.
Au sud des projets se trouvent les entités paysagères de la vallée de la Somme et du Vermandois, paysages de plateaux vallonnés et de vallées humides.

Paysage du Sud Artois. Img. csm_Sud-Artois_Nature

Deux sites Natura 2000 sont présents dans un rayon de 20 km autour du projet : la zone spéciale de conservation (ZSC) « Moyenne Vallée de la Somme » et la Zone de Protection Spéciale (ZPS) « Étangs et Marais du Bassin de la Somme » situées à 15 km au sud du projet, le site « Étangs et Marais du Bassin de la Somme » étant aussi identifié comme Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux. On recense par ailleurs dix-huit ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) dans un rayon de de 20 km autour du projet.

L’église Notre-Dame de Rocquigny et son clocher atypique, classée Monument historique le 7 septembre 2001, monument remarquable, est située à 7 km de ces projets.

Eglise Notre-Dame de Rocquigny. Photo Monumentum : Pir6mon - Sous licence Creative Commons

De nombreux sites de mémoire de la Grande Guerre se trouvent à grande proximité des projets Sud-Artois et des Pâquerettes, et notamment le cimetière militaire de Louverval, site en cours d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Cimetière militaire de Louverval. Wikipedia
Cimetière militaire de Louverval et le mémorial de Cambrai. Image Google Map

Le 21 juillet 2021, le tribunal administratif de Lille a rejeté la demande d’annulation de l’arrêté préfectoral en date du 25 octobre 2017 autorisant l’implantation des huit aérogénérateurs.

Dans le même temps, la MRAe des Hauts-de-France a rendu le 12 octobre 2021 un avis sur un projet d’extension du parc des Pâquerettes (le « Projet des Bruyères ») qui met en évidence les contradictions, incohérences et insuffisances des études d’impact des projets Sud-Artois et des Pâquerettes. [3].

Les deux procédures devant la cour d’appel de Douai sont en cours d’instruction et l’ASAPE a demandé le 15 novembre 2021 à la cour de nommer un expert pour constater de manière contradictoire la présence d’espèces protégées dans l’emprise et à proximité de ces projets de construction d’éoliennes.
Cette demande fait donc l’objet d’une troisième procédure en référé constat.

L’ASAPE, avec le soutien de Sites & Monuments poursuit le combat.

Jean-Baptiste Ladurelle, Président de l’ASAPE

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