Première victoire pour le Théâtre de Poitiers, patrimoine du XXe siècle

Salle : "A démolir" ! (extrait du permis de construire du 27 mars 2015)

On se souvient de notre combat contre le lotissement du théâtre de Poitiers, oeuvre d’art totale du XXe siècle (voir ici), assis sur une pétition (voir ici) et un système de financement participatif (voir ici).

Foyer : "A démolir" !
Billetterie : "A démolir" !

La Cour administrative d’Appel de Bordeaux, par arrêt du 27 octobre 2016, vient d’annuler la délibération du conseil municipal de Poitiers du 23 septembre 2016 prononçant le déclassement du domaine public municipal du théâtre, autorisant la vente et le lotissement sa salle (pour 510 000 euros). Celle-ci devait en effet notamment laisser place à des bureaux et des logements.

Le grand hall avec le miroir décoratif de Robert Pansart, sur un carton d’André Grozdanovitch, vers 1954, devant être "déposé" en perspective des travaux. Photos L. Prysmicki
Le foyer et son bar menacés de démolition, 1954. Photo L. Prysmicki

La Cour relève en effet qu’il "n’apparaît pas que tous les conseillers municipaux aient bénéficié en temps utile d’informations suffisantes qui les auraient mis à même de pouvoir réellement délibérer sur le projet de cession soumis à leur vote". Elle constate également, qu’en application de l’ordonnance du 13 octobre 1945 relative aux spectacles, "la commune de Poitiers, en qualité de propriétaire du bien, devait obtenir l’autorisation du ministre chargé de la culture avant de décider ce changement d’affectation".

La Cour condamne, en outre, la ville de Poitiers à payer aux requérants la somme de 2000 euros au titre de leurs frais de justice.

La salle de 800 places (1100 à l’origine) menacée de destruction. Photo L. Prysmicki
Le balcon avec son éclairage encastré et ses ferronneries, à démolir, 1954. Photo L. Prysmicki

Souhaitons qu’un nouvel usage respectueux de l’ancien Théâtre et de son mobilier, manifeste du XXe siècle, puisse être trouvé à l’occasion de cette décision. Oui à la reconversion, non à la démolition !

Plafonniers en verre de la maison Kobis & Lorence (Paris), vers 1954. Photo L. Prysmicki

Lire l’arrêt de la Cour administrative d’Appel de Bordeaux du 27 octobre 2016